Raid VTT en solitaire à travers le Limousin, le Périgord noir, le haut Quercy, l'ouest de l'Auvergne.
24 Septembre 2019
Août 2019.
Ayant déjà traversé le Massif Central par 5 itinéraires différents du Nord au Sud ou du Sud au Nord, il me restait à en explorer l'extrême ouest, de plus une région que j'avais appréciée pour l'avoir parcourue (en voiture) lors de ma carrière professionnelle, en l’occurrence le Limousin.
J'avais donc projeté de faire une virée d'une semaine dans ces contrées et après avoir tracé une première ébauche de parcours, je décidai d'allonger passablement le menu en y ajoutant une pointe de Périgord, une pointe de Quercy, une pointe de Cantal et en dessert un retour à la maison via la chaine des Puys.
Craignant d'avoir été un peu trop gourmand (en effet il est plus facile de pédaler avec la tête devant un écran que le cul sur une selle de vélo), mes prévisions dépassant les 1000 km, je traçai une diagonale qui, si le besoin s'en faisait sentir, me permettrait de raccourcir un tantinet la boucle (400 km de moins) en esquivant Périgord et Quercy. Cette option n'ayant pas été choisie le périple atteindra 1160 km avec 21000 m de dénivelé positif que je parcourrai en 17 jours.
Ce genre de périple nécessite une grosse préparation car contrairement à certaines "grandes traversées" que l'on trouve toutes prêtes à télécharger sur Internet, là il faut passer des dizaines d'heures devant l'écran de l'ordinateur pour concevoir le tracé point par point (plus de 14000 points!) en utilisant, soit des portions de randonnées VTT ou pédestres mises en lignes par leur auteur, soit tout simplement les cartes IGN au 1/25000°. Je préfère largement la première solution car, à condition de choisir des randos récentes, on est à peu près sûr de retrouver sur le terrain les chemins prévus sur la cartographie. Ce qui n'est pas le cas si l'on utilise les cartes IGN car un nombre conséquent de chemins ou sentiers cartographiés n'existent plus, soit par absence d'entretien, soit suite à des travaux forestiers ou agricoles, soit suite à l'urbanisation des campagnes ou même la privatisation de certaines sections. C'est vraiment un gros problème pour tous les randonneurs qui veulent créer leur propre itinéraire. Pour cette raison je leur conseille vivement de choisir des traces existantes en ligne dument testées ou encore les GR, plusieurs sites en proposent des centaines, citons entre autres Visorando, Utagawavtt., tracegps, randogps... Cependant sur la Creuse, la Corrèze et le sud du Cantal on trouve très peu de ces randonnées à télécharger, surtout praticables à VTT, j'ai donc dû me fier aux cartes IGN, à mes dépens comme on le verra plus loin!
Côté bagages je suis arrivé à un seuil minimum puisque je totalise moins de 10 kg comprenant sac à dos rempli de mes affaires de rechange, toilette et pharmacie, piles, chargeurs, barres énergétiques...(soit 5 kg pour le dit sac à dos), porte-bagages avec matériel de camping (2,8kg), mini sacoche de cadre avec ustensiles de nécessité courante tels qu'appareil photo, smartphone...(0.8 kg), petite sacoche à la tige de selle avec outillage et 1 chambre à air (0,7kg). Le vélo pesant 13 kg avec ses accessoires (GPS, compteur, garde-boue, bidons) c'est donc 23 kg qu'il me faudra pousser et porter dans les passages périlleux! Mais je le répète il serait difficile de faire mieux pour un voyage en solitaire sauf supprimer le matériel de camping et viser uniquement les hébergements en dur, ce qui est inconcevable hors des sentiers de grande randonnée.
Et puisqu'on parle hébergements, comme d'habitude je ne réserve rien avant le départ afin de m'éviter la pression, je pars seulement avec une liste de gites d'étapes, campings, auberges situés à proximité de ma trace. Les gites d'étape étant une denrée rare en Limousin ainsi que dans l'ouest du Cantal et du Puy de Dôme il faudra alterner entre camping et hôtels dans ces parties du trajet.
Côté cartographie et orientation je dispose de 3 GPS (rien que ça me direz-vous!): un GPS de randonnée Garmin Legend Hcx, robuste et fixé au guidon, avec ma trace enregistrée mais sans cartographie, un deuxième avec les mêmes fonctions mais dans le sac à dos au cas où le premier me lâcherait, un smartphone doté de l'application Iphigénie, logiciel de randonnée de l'IGN avec toutes les cartes du Géoportail, me permettant de connaitre ma position exacte et de trouver des itinéraires bis lorsque ceux prévus n'existent plus!
Dernière précision: je me fixe un budget moyen de 50 € max par jour comprenant hébergements, nourriture, boissons.